PREMIÈRE PARTIE : GRÉGORY.
- Espèce de salopard, prends ça dans les dents !
Le jeune homme appuya sur la pédale de l’accélérateur. Son véhicule, une Audi Q7, prit très rapidement de l’allure. Il atteignit son objectif sans aucune difficulté. Le pare-choc avant fracassa le crâne d’un cadavre déambulant piteusement sur l’asphalte. La secousse produite par le choc fut brève et animée. Grégory se sourit à lui-même. Cet abruti sur la route ne le gênerait plus maintenant.
En jetant un coup d’œil dans son rétroviseur intérieur, le jeune homme aperçut une vingtaine de morts-vivants lancés à sa poursuite. Depuis qu’il avait abandonné sa maison voici une heure, les morts-vivants n’avaient cessés de le pourchasser à travers rues et ruelles. Pas un endroit de la ville n’était épargné. La folie meurtrière des cadavres ambulants traînait partout.
Alors qu’il s’apprêtait à tourner au carrefour suivant, Grégory eut la mauvaise surprise de tomber nez à nez avec une masse imposante de crève la faim ! Mais nullement impressionné, l’homme fonça dans le tas. Ce fut un véritable strike bowlingstique de morts-vivants. Un massacre humain ! Toutefois, un détail échappa au regard expert de Grégory : un pick-up rouge déboula sur sa droite et le percuta de plein fouet ! Son Quatre-Quatre flambant neuf effectua une série de tonneaux pour finir sa course au pied d’un lampadaire branlant.
La plainte lente des morts-vivants attirés par le bruit de l’accident, se fit de plus en plus grandissante. S’il ne voulait pas leur servir de casse-croûte, Grégory devrait s’extraire de la carcasse fumante du véhicule et se frayer un chemin dans cette zone urbaine sauvage. L’espace autour de lui était composé d’imposants gratte-ciel tout de verre et d’aluminium. Un environnement propice à la fuite et au jeu de cache-cache. Tout en quittant le Quatre-Quatre, Grégory repensa au début du cauchemar.
24 heure auparavant…
BIP-BIP…BIP-BIP…BIP-BIP…
- Oh non, c’est déjà le matin. Je resterais bien sous les draps aujourd’hui, je suis si fatigué !
A contre cœur, Grégory se força à émerger du lit. Il partit directement dans la salle de bain où il se mit à nu, entra dans la cabine de douche puis fit couler de l’eau froide sur sa peau tendue. Ce simple geste lui redonna le courage nécessaire afin d’affronter une énième journée au travail.
Lorsqu’il sortit de la pièce une dizaine de minutes plus tard, une serviette nouée à la taille, Grégory avait la mine fraîche et détendue. Une fois habillé, restauré et peigné au millimètre près, le jeune homme récupéra son attaché case. Il descendit ensuite à son véhicule de fonction. De là, il conduisit jusqu’au gratte-ciel accueillant l’entreprise pour laquelle il bossait. Il occupait la fonction de trader. Il adorait son métier. C’était même sa principale raison de vivre.
Parfaitement à son aise dans cet univers luxueux, Grégory alla s’enfermer dans la salle climatisée des marchés financiers. L’ambiance qui y régnait était toujours bonne enfant.
La matinée se déroula sans aucun problème. Lorsque midi sonna finalement, l’estomac du jeune trader porta sa plainte. Un poil épuisé, Grégory rejoignit ses trois amis de déjeuner. Comme à leur habitude, ils allèrent manger dans un restaurant chic du centre-ville. Ce repas de mi journée leur permettait à tous, de faire une pause entre « deux guerres ». et Grégory s’en donnait à cœur joie.